La cigarette
Oui, ce monde est bien plat ; quand à l'autre , sornettes.
Moi , je vais résigné , sans espoir , à mon sort,
Et pour tuer le temps, en attendant la mort,
Je fume au nez des dieux de fines cigarettes,
Allez, vivants, luttez, pauvres futurs squelettes,
Moi, le méandre bleu qui vers le ciel se tord,
Me plonge en une extase infinie et m'endort
Comme aux parfums mourants de mille cassolettes.
Et j'entre au paradis , fleuri de rêves clairs
Ou l'on voit se mêler en valses fantastiques
Des éléphants en rut à des choeurs de moustiques.
Et puis , quand je m'éveille en songeant à mes vers,
Je contemple, le coeur plein d'une doue joie ,
Mon cher pouce rôti comme une cuisse d'oie.
Jules Laforgue, les sanglots de la terre, 1880
Sympa ce poème :)
RépondreSupprimerAskell'est belle ,
Malgré ces gros pixels :D
Un très bon blog! J'aime beaucoup ton univers!
RépondreSupprimerLe malheur en poésie, et en couleurs.
Des visuels qui dépotes! bref je like!
Thomas F
http://thomasfroc.tumblr.com
PS: C'est du Gainsbourg le titre non?
RépondreSupprimerMerci thomas !
RépondreSupprimerj'ai jeté un coup d'oeil a ton blog , ça vaut le detour , j'aime beaucoup !
en ce qui concerne le titre , j'ai toujours aimé cette expression...
Et ouais on la retrouve dans les paroles de " la chanson de prevers " de gaisbourg
"Et chaque fois Les Feuilles mortes
Te rappelle à mon souvenir
Jour après jour les amours mortes
N'en finissent pas de mourir"
AKSL